lundi 3 octobre 2011


Depuis toujours, notre conviction est tout faite : quels que soient l’ampleur et l’enjeu des confrontations politiques, l’on ne peut instaurer un débat politique sain, loyal et inspiré par le code de l’honneur et de la dignité sans certaines valeurs majeures que sont la tolérance, le respect d’autrui et le sens de la solidarité nationale. Ces propos qui épousent, jusque dans la paraphrase les convictions du professeur Djibril SAMB exposées dans un ouvrage consacré aux actions d’un ancien Président de la République méritent une attention toute particulière.

Nous aurions bien voulu comme nous l’avions délibérément choisi, continuer à (re)tenir la plume hors de l’encre : nous interdire de nous prononcer sur les faits et gestes touchant d’une manière ou d’une autre la vie politique de la République. Toutefois, comme le dit Kwamé NKRUMAH : « l’on ne peut pas ignorer ce que l’on sait ». Autrement dit, l’habitude étant une seconde nature, il est pratiquement difficile de sortir de sa trajectoire naturelle ou feindre d’ignorer sa base théorique. C’est ainsi que, durant cette période de latence de l’expression régulière de nos opinions que nous voulions très longue, nous avions eu à nous reprendre sous l’effet de deux questions brulantes : l’une sur la réhabilitation officielle de Mamadou DIA et de ses compagnons d’infortune et l’autre sur la situation incertaine qui planait sur la Guinée (ces deux tribunes furent publiées par plusieurs quotidiens de la place). La présente contribution entre dans ce cadre mais surtout accentuée par une volonté de dire « stop » à une situation de «  trop ».

D’emblée, une chose me perturbe et peut être pourriez vous m’aider, chers lecteurs, à cerner certains détails : d’autres passent tout leur temps à reprocher à Karim WADE d’ignorer les réalités sénégalaises et quand ce dernier, au retour d’une mission ,juge opportun et conformément à nos traditions de passer rendre visite à la famille d’un ancien Premier Ministre avec qui il a partagé beaucoup de  choses, l’on s’empresse d’ouvrir la boite noire à fond multiples pour répandre dans la nature médiatique les vecteurs de la peste, essayant ainsi de masquer un geste de haute portée fraternelle et symbolique jugeant peut être que son initiateur ne mérite pas un si grand acte. Nous y reviendrons.

Ce qui nous intéresse en première et en dernière instance c’est la patrie, la République, indivisible et pérenne. Il s’agit ici du cas d’un citoyen sénégalais investi des charges de la République et qui est diffamé très souvent pour rien.

En toute objectivité, concernant Karim WADE, on a l’impression d’assister à une véritable tentative de subversion médiatique, à un puéril et symptomatique acharnement.

Lorsque notre joueur de poker choisi volontairement de se tromper.

Depuis presque une décennie nous nous sommes familiarisés avec les œuvres de Nietzche. Nous avons fréquenté le philosophe allemand par les dédales de la pensée et de l’intemporel. Il a cette force et ce génie de nous livrer des vérités crues et profondes au nom du «  gai savoir ». Dans une de ses lumineuses pensées on peut noter une réflexion dont la teneur suit : il se trouve seulement que la grande supériorité de ceux qui étaient simplement dupes ou qui se sont auto-dupés volontairement, c’est qu’ils en étaient parfaitement conscients. Nous voulons juste essayer de montrer l’incroyable opportunisme de ce singulier individu qu’est Robert BOURGI, qui prend ses «  amis » pour des pions dans sa vie de « damiste ». Il utilise parfaitement la méthode des joueurs de poker, ceux dont le rôle n’est que de miser sur les cartes qu’ils espèrent gagnantes. Mais pourquoi donc ce grand et mystérieux falsificateur a choisi en ce qui concerne ses fracassantes déclarations à l’encontre du chef de l’Etat sénégalais et du ministre d’Etat Karim WADE de réduire sa conscience à se contenter d’une sorte de duperie volontaire. En disant qu’il s’est trompé sur les WADE par rapport à ses déclarations reprises par le JDD, « Maitre » BOURGI a choisi de s’auto- illusionner et inconsciemment, il fait accéder à la verbalisation ce qui chez lui manifeste la volonté de se soustraire de toute parole. Justement, ce qui chez lui manifeste la volonté de se taire est le fait que pour des gens de son acabit, le gain, l’intérêt et le règlement de compte sont le soubassement de tout acte et de tout verbiage.

A vrai dire, comme l’a si bien souligné Babacar Justin NDIAYE, BOURGI, en associant dans ses fracassantes déclarations les Présidents WADE, COMPAORE, Sassou NGESSOU Obiang NGUEMA et feu Omar BONGO, a manifestement cherché à n’abattre que le Président sénégalais et le ministre d’Etat Karim WADE. Et pour donner à son jeu un semblant de crédit, à coté de WADE il énumère d’autres présidents Africains mais c’est Wade qu’il vise parce que c’est au Sénégal que les enjeux sont plus énormes en ce moment. Les accusations qu’il porte contre Chirac et Villepin c’est à la France de les régler. Qu’il accuse des autorités sénégalaises de choses graves et qu’il revienne à la charge pour dire qu’il s’est trompé, c’est au sénégalais de s’en occuper. Ah oui, BOURGI s’est vraiment trompé : il ne s’est pas trompé en appelant le journaliste du JDD pour un entretien, il ne s’est pas trompé pendant toute la période avant l’entretien il ne s’est même pas trompé au cours de l’entretien, il ne s’est encore pas trompé juste après la publication et des commentaires qui s’en sont suivis. Et subitement une plainte est servie, une convocation à répondre aux enquêteurs français notifiée, et Robert se rappelle qu’il s’est trompé, comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Arrêtez, on n’est pas au cinéma ! C’est cela que nous appelons l’auto-duperie volontaire car, il s’est trompé à dessein : il avait voulu délibérément se tromper. Devant la menace d’une plainte, notre homme de conflit a préféré transformer le mensonge en contre- vérité ou en une simple erreur. Rappelons que le mensonge est l’énoncé délibéré d’un fait contre la vérité. Il ne faut pas la confondre avec la contre-vérité qui désigne simplement une affirmation inexacte. Le mensonge est une forme de manipulation qui vise à faire croire ou à faire faire à l’autre ce qu’il n’aurait pas cru ou fait s’il avait su la vérité. Décidemment, tous ceux qui choisissent l’auto-illusion se révèlent être de grands manipulateurs. Ce qu’il a fait à son « neveu » est si inhumain, l’ « oncle » l’a tellement compris que pour revenir sur ses propos il lui a fallu placer les mots du ressentiment dans la bouche d’un autre, d’un avocat, de son avocat. Silence, c’est l’avocat de l’avocat qui parle.

C’est cela presque la tragédie de tous les artisans de la politique sans vergogne et sans envergure et qui malheureusement  pour répandre les vecteurs de la peste utilisent des journalistes qui ont vraiment la gueule de l’emploi.

L’acharnement médiatique d’une certaine presse : l’attitude douteuse dune répétition suspecte.

Pour l’honneur et le respect de la patrie, il faut vraiment se garder d’exagérer dans les manipulations puériles et dangereuses. Il ne faut surtout pas que les passions politiques et partisanes soient exacerbées à dessein pour se venger d’une frustration exclusivement personnelle. En parcourant les mémoires du grand Maodo (le patriarche Mamadou DIA), ces lignes ont beaucoup attiré mon attention : « on croit parfois atteindre un adversaire politique en le poussant à s’humilier, alors qu’en faite c’est son propre pays que l’on atteint ». La République demeurera quelle que soit la couleur du ciel, le cœur du Sénégal continuera à battre quels que soient les dirigeants politiques qui seront à sa tête. De ce point de vue, tous les acteurs de la vie publique, hommes politiques comme journalistes doivent éviter tout acharnement et toute information malveillante à l’encontre des citoyens de la république surtout s’ils sont placés à des niveaux de responsabilité au nom de la puissance d’Etat.

Tout observateur averti, de quelque bord qu’il puisse se situer constate aisément un certain harcèlement médiatique, un acharnement trop exagéré sur la personne de Karim WADE, un citoyen sénégalais, Ministre de la République. Presque quotidiennement l’on nous sert dans la presse des histoires les plus incrédules les unes que les autres. Et franchement cela indispose tout bon citoyen imbu des valeurs de cohérence et des bonnes articulations. Il est rare de voir un si grand acharnement et un si hideux lynchage médiatique à l’endroit d’une personnalité politique. Je peux comprendre l’attitude des hommes politiques dans une moindre mesure mais pas celle des journalistes. Honnêtement. Et nous pouvons en citer plusieurs exemples.

Un après-midi du mois de juin passé, une radio de la place, très écoutée interrompt subitement ses programmes et commence à diffuser la musique qui précède le plus souvent les grandes annonces. Je m’attendais à une information capitale et responsable. Ma surprise fut grande quand le journaliste annonce avec fierté, comme s’il venait de remporter un rarissime trophée : nous sommes bien avec Maitre Robert BOURGI qui nous appelle depuis la France. Maitre BOURGI vous confirmez…. C’était renversant. Peu importe que BOURGI  ait raison ou pas, ce qui est scandaleux c’est qu’une radio sénégalaise puisse interrompre ses programmes pour permettre à un individu qui se trouve à des milliers de kilomètres de chez nous d’essayer de ridiculiser une autorité de la République. Cette attitude n’honore point la presse de mon pays. Que le patron du groupe de presse auquel appartient cette radio puisse avoir certains problèmes avec Karim WADE, c’est normal mais que ses perroquets au micro (pardon, je voulais dire préposés au micro) puissent se bander les yeux et se boucher les oreilles, sacrifier l’esprit patriotique, le sens de la solidarité nationale à l’autel des humeurs et des frustrations personnelles du chef est incompréhensible.

Tout récemment un quotidien de la place, connu pour son antipathie manifeste envers Karim WADE, a titré a sa une, comme une « comme une véritable manchette qui gifle l’œil en passant » que leur l’homme à abattre  a été arrêté au Maroc en possession de drogue. Pour une accusation aussi gravissime, pour un fait incroyable, invraisemblable, nos journalistes ont franchi le Rubicon de la décence. Ses auteurs savent très bien qu’une telle information, quelle que soit sa provenance ne peut être qu’une monumentale et gigantesque erreur. Ce n’est point la peine de revenir sur ce dossier, les péripéties et les confusions parce que actuellement toutes ces accusations-confusions ont fondu comme neige au soleil. Ici, et ce qui est important est que l’histoire retiendra qu’il ya eu une volonté manifeste de nuire, une volonté de porter atteinte à l’honorabilité d’un homme. Décidément, le gars au quotidien   a un sérieux problème avec ce qui est droit, il préfère toujours les lignes courbes. Il a tellement la mauvaise conscience qu’il s’engouffre toujours à vouloir montrer qu’il est le reptile en chef de l’organisation des éditeurs de presse, derrière laquelle il se refugie pour se servir de couverture. Notre reptile en chef déployait des moyens surhumains pour obtenir des courriers du MICATTI (à l’époque du Ministère de la Coopération Internationale, de l’Aménagement du Territoire, des Transports Aériens et des Infrastructures) pour l’exhiber  comme un gibier obtenu après une journée de farouche chasse. Maintenant qu’il n’en a plus les possibilités, il se rabat sur des attaques personnelles injustifiées, je ne sais au profit de qui ou de quoi.

S’il demeure vrai que tout homme politique doit communiquer, être présent, visible, accepter quelquefois de répondre sans intermédiaire à des détracteurs, aller dans le pays profond, s’intéresser aux affaires du peuple, être ouvert, recevoir toutes les couches sociales, être attentif, prêter l’oreille aux démunis, être plus humble, anticiper et gérer les crises avec tact, il n’en demeure pas moins vrai aussi que ceux qui rapportent les informations doivent faire preuve d’une très grande responsabilité.

Ma conviction de jeune sénégalais est que l’on ne doit pas observer et justifier, au non d’une certaine conception de la politique ou de l’adversité  tout court, des virevoltes ou des habiletés auxquels les casuistes viennent construire des fondements intellectuels, en fonction des besoins. Nous avons toujours fait l’effort de nous laisser pénétrer par les plus hauts gestes et méthodes des dignes fils du sénégalais qui se sont toujours battus, depuis la période coloniale jusqu'à nos jours. Nous avions été intellectuellement nourris par les comportements et faits de l’un des plus illustres d’entre eux, le Président Mamadou Dia, nourris donc de la sève du socialisme autogestionnaire. C’est pour cette raison que nous serons toujours avec le Sénégal qui accepte de travailler, le Sénégal qui relève les défis, le Sénégal qui veut avancer et avec les compatriotes qui partagent cette vision et qui sont imbus de ces valeurs quels que soient leurs bords, leurs confessions ou leurs penchants politiques. Nous ne voulons pas du Sénégal des mesquineries et des retardataires.

                              Amadou Tidiane  FALL

                                                   Doctorant en Philosophie Politique
Le mouvement de contestation contre Wall Street s'étend à la ville de Los Angeles
  2011-10-03 13:47:19  xinhua
Environ 800 manifestants ont défilé et se sont rassemblés dans le centre de Los Angeles dimanche pour exprimer leur soutien au mouvement de contestation "Occupy Wall Street", qui a déjà organisé plusieurs manifestations à New York.

Environ 500 personnes se sont installées devant l'hôtel de ville de Los Angeles et environ 300 manifestants ont défilé dans les rues du centre-ville en scandant des slogans tels que "Nous sommes les 99%" et "Toute la semaine, toute la journée, occupons LA" (Los Angeles).

Beaucoup de manifestants portaient aussi des pancartes sur lesquelles les mêmes idées étaient exprimées : on pouvait lire par exemple "Nous sommes les 99%", "C'est notre pays, nous l'occuperons", ou encore "Les banques, on les a sauvées, nous, on nous a abandonnés".

"Le slogan 'Nous sommes les 99%' veut dire tout le monde, sauf les 1% les plus riches de la population, dont les manifestants estiment qu'ils sont les seuls bénéficiaires des politiques économiques des Etats-Unis", a expliqué un manifestant à l'agence Xinhua.

"Les Etats-Unis ont besoin d'un changement et nous avons besoin d'emplois", a dit un autre manifestant, tandis qu'un autre a souligné le caractère non-violent de leur mouvement.

Les manifestants, jeunes pour la plupart, regroupés sous la bannière d'un groupe qui a pris le nom "Occupy Los Angeles", protestent comme leurs homologues de New York contre la cupidité des milieux financiers, l'influence des grandes entreprises sur la politique, et le fait que la minorité des 1% d'Américains les plus riches continuent de s'enrichir alors même que la majorité de la population est confrontée aux problèmes du chômage et de la pauvreté croissante, et à des mesures d'austérité budgétaire.

A New York, le groupe "Occupy Wall Street" campe dans le parc Zuccotti depuis deux semaines et des membres du groupe se sont engagés à rester dans le parc tout l'hiver.

lundi 26 septembre 2011





No comment !

80 "indignés" de Wall Street arrêtés à New York

La police a notamment invoqué des troubles à l'ordre public pour justifier les dizaines d'arrestations des manifestants du mouvement "Occupy Wall Street", samedi 24 septembre à New York.
LEMONDE.FR avec AFP | 25.09.11 | 08h03

La police a notamment invoqué des troubles à l'ordre public pour justifier les dizaines d'arrestations des manifestants du mouvement "Occupy Wall Street", samedi 24 septembre à New York.AP/Tina Fineberg
Environ 80 manifestants qui campaient depuis une semaine sur une place au cœur de Wall Street, à New York, pour protester contre les effets de la crise économique mondiale, ont été arrêtés samedi 24 septembre. La police de New York (NYPD) les accuse d'entrave à la circulation et de résistance. Une personne a été inculpée pour agression contre un officier de police et un agent a été légèrement blessé.
Le principal site Internet de ralliement des protestataires, Occupy Wall Street, a confirmé les arrestations, la plupart à Union Square à Manhattan.
Se présentant comme des "[représentants] de syndicats, des étudiants, des enseignants, des familles et des sans-emploi", les manifestants avaient entamé leur mouvement le 17 septembre et ont rivalisé d'inventivité pour se faire entendre. Jusqu'ici les forces de police très présentes surveillaient joueurs de tambours et autres harangueurs dans le calme.
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L'enquête sur les attentats du 11 Septembre : une enquête non grata

Posté par Christo le 03/09/2009
Article mis à jour le 14 avril 2010
 
Le gouvernement Bush s'est opposé à ce qu'une enquête ait lieu sur le 11 Septembre.  Ce n'est que sous la pression médiatisée des familles de victimes qu'une Commission fut finalement mise en place ... mais l'enquête fut pilotée par la Maison Blanche et entachée d'obstacles et d'obstructions répétés ; et les conclusions du rapport furent rédigées avant même que ne commencent les auditions de la Commission.
 
 
 
« Pouvez-vous croire qu’à la suite d’un tel attentat, le gouvernement ne voulait même pas ouvrir une enquête ? » s’exclama Ralph Nader, candidat indépendant aux élections présidentielles américaines de 2008, au cours d’une interview filmée lors d’un meeting de campagne à Cincinnati. 
CBS News, 23 mai 2002
 
L'administration Bush était effectivement opposée à ce qu'une enquête ait lieu sur les attentats du 11 Septembre(CBS News, 23/05/02).  Ce n'est que sous la pression médiatisée des familles de victimes qu’une commission d’enquête fut finalement ordonnée le 27 novembre 2002 (Congrès des Etats-Unis, 27/11/02), soit 441 jours  après les attentats.  A titre de comparaison, il avait suffi de 9 jours pour qu’une enquête soit ordonnée sur l’attaque de Pearl harbour, 7 jours sur l’assassinat de Kennedy, 7 jours également sur l’explosion de la navette Challenger, ou encore 6 sur le naufrage du Titanic.

La Commission fut composée d’un nombre égal de représentants des deux partis – 5 Républicains dont Thomas Kean nommé président et 5 Démocrates dont Lee Hamilton nommé vice-président – mais elle n’avait en réalité que l’apparence d’une commission non partisane. Elle fut bien au contraire étroitement pilotée par la Maison Blanche.
    
    Condoleezza Rice et Philip D. Zelikow
En effet, le poste de Directeur exécutif de la Commission d’enquête fut attribué au Républicain neo-conservateur Philp Zelikow, un proche collaborateur de la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice et membre du gouvernement de transition de Bush fin 2000 et début 2001.  De l’aveu même des président et vice-président Kean et Hamilton dans leur livre Without Precedent : The Inside Story of the 9/11 Commission paru en 2006, c’est Philip Zelikow qui avec son staff administratif fut chargé du travail d’enquête (T. Kean et L. Hamilton, 2006, p.38 ; P. Shenon, 2008, pp. 69-70, 81-86).  Les Commissionnaires quant à eux étaient chargés de conduire les audiences et les entretiens sur la base des éléments que leur mettaient à disposition Philip Zelikow et les services gouvernementaux (T. Kean et L. Hamilton, 2006, pp. 269-270).  Dans une interview à CBC News le 21 août 2006, le vice-président Lee Hamilton a reconnu que « de nombreux sujets soumis à l'attention de l'équipe [dirigée par Zelikow] n'ont pas été transmis à la Commission. [...] La plupart des sujets ne sont pas parvenus directement jusqu'à moi. [...] Le groupe de travail a filtré nombre de ces choses » (CBC News, 21/08/06, pp.5 et 8).  Par ailleurs, comme l’a montré le célèbre journaliste du New York Times Philip Shenon dans son livre d’investigation The Commission: The Uncensored History of the 9/11 Investigation, non seulement Philip Zelikow dirigea l'enquête, mais c'est également lui qui dirigea la rédaction du rapport final que les Commissionnaires ont simplement annoté et co-signé.  Le plan détaillé et les conclusions du rapport avaient même été rédigés dés mars 2003, avant même que ne commencent les auditions de la Commission (P. Shenon, 2008, pp. 388-389, 317-324 et 394-396).       

De plus, la Commission fit l’objet d’obstacles et d'obstructions répétés de la part de la Maison Blanche et des services gouvernementaux, compromettant la crédibilité du rapport final :
 
  • L'octroi d'un budget et d'un temps imparti singulièrement restreints.  Le budget initial que la Maison Blanche alloua à l’enquête ne fut que de 3 millions de dollars (Associated Press, 27/01/03), ce qui provoqua l'ire du leader de la majorité démocrate au Sénat : « c'est une blague ! » (P. Shenon, 2008, p.31).  Le budget fut par la suite et tardivement porté à 14 millions de dollars après que des membres de la Commission et des familles de victimes se soient plaints publiquement (Washington Post, 29/03/03Wall Street Journal 8/07/03).  A titre de comparaison, les enquêtes sur les explosions des navettes Challenger (1986) et Columbia (2004) bénéficièrent d’un budget de 75 et 50 millions de dollars respectivement, et pas moins de 40 millions de dollars furent alloués à l'enquête sur l'affaire Clinton-Lewinsky.  Quant au temps imparti pour mener l'enquête sur le 11 Septembre, la Maison Blanche voulait qu'il ne soit que de 12 mois.  Il fut en définitive porté à 16 mois suite à un accord de compromis entre le Congrès et la Maison Blanche (Associated Press, 27/01/03 ; Wall Street Journal 8/07/03).  Les manques d'argent et de temps sont autant d'obstacles qui ont conduit les président et vice-président Kean et Hamilton à affirmer dans leur livre Without Precedent que l'enquête fut « mise en place pour échouer » (T. Kean et L. Hamilton, 2006, chap.1).  Regardez le témoignage de Lee Hamilton sur ces obstacles "dressés pour faire échouer l'enquête" au cours d'une interview accordée à la chaîne canadienne CBC :
 


  • L'interdiction de procéder aux interrogatoires des prétendus comploteurs en détention, au premier rang desquels Khaled Sheikh Mohammed - « cerveau » présumé des attentats (Note confidentielle de D. Rumsfeld, J. Ashcroft et G. Tenet, 16/01/04, p.26 ; T. Kean et L. Hamilton, 2006, pp. 118-126 ; New York Times, 2/01/08).  Ainsi, toutes les déclarations que le rapport final attribue à ces détenus sont exclusivement des informations de troisième main transmises à la Commission par la CIA.  Comme le reconnaissent Kean et Hamilton, la Commission n'avait « aucun moyen de vérifier la fiabilité des informations [...] fournies » (T. Kean et L. Hamilton, 2006, p.119).  Or, c'est sur la base des aveux de Khaled Sheikh Mohammed et des autres détenus - « les seules sources disponibles sur le complot » (T. Kean et L. Hamilton, 2006, pp. 118/119) - que la Commission a pu établir un lien entre al-Qaida, Ben Laden et les attentats du 11 Septembre(Commission sur le 11/9, rapport officiel, juil. 2004, pp.145-155). 
      
      K.S. Mohammed
    La fiabilité des aveux rapportés est d’autant plus sujette à caution que les détenus clés, dont Khaled Sheikh Mohammed, avaient été soumis à la torture du  « waterboarding » lors de leurs interrogatoires par la CIA.  Michael Hayden, directeur de la CIA, l’a admis devant la Commission du renseignement du Sénat américain le 5 février 2008 (Jurist, 5/02/08 ; The Australian, 7/02/08), puis un mémo rendu public par le Département de la Justice en avril 2009 révèla que Khaled Sheikh Mohammed fut torturé à 183 reprises en mars 2003 (New York Times, 20/04/09 ; Le Monde, 20/04/09).  Ces révélations inspirèrent au journaliste du New Yortk Times Philip Shenon le commentaire suivant : « Tout ceci jette un voile sur la crédibilité du rapport final de la Commission. Dans les cercles du renseignement, on n’accorde que peu de crédit aux témoignages recueillis sous la torture.  Les études démontrent que les gens diront n’importe quoi si on les menace d’une douleur physique intense » (Newsweek, 14/03/09 - traduction française sur le site du Nouvel Obs).  Quant aux ultimes confessions de Khaled Sheikh Mohammed devant une commission militaire en mars 2007, elles ne sont pas moins suspectes [1].
  
  
Max Cleland


  • L'interdiction de désigner les éventuels responsables de la débâcle du 11 Septembre (CBS News, 20/09/02 ; Newsweek, 22/09/02).  Pas un seul haut-responsable n’a d’ailleurs été sanctionné ou démis de ses fonctions pour les incompétences grossières dont nous avons été témoins ce jour-là.  Bien au contraire, les stupéfiantes défaillances de la défense aérienne ont été « sanctionnées » ... par des promotions (voir point-clé n°4).

La Commission publia son rapport final le 22 juillet 2004.  Malgré les entraves rencontrées, les co-présidents Kean et Hamilton jugent avoir « correctement réussi à raconter l’histoire du 11 Septembre » (CBC News, 21/08/06, p.2).  Un point de vue qui contraste avec le bilan effectué par leComité de Direction des Familles des Victimes qui révèle que la Commission n’a répondu de manière satisfaisante qu’à 30% des questions que les familles lui avaient adressées, laissant environ 250 questions en suspens (voir le rapport du Comité de Direction des Familles).  Un point de vue qui contraste également avec les propos tenus par Lee Hamilton lui-même au cours d’une interview menée par la chaîne canadienne CBC en août 2006 : « je ne sais pas »« je ne me souviens pas »« je n’ai pas la réponse à votre question » sont les leitmotivs qui ponctuaient cette conversation (transcript de l'interview traduit en français). 

L'objectif de la Commission était de « fournir un récit définitif des faits et circonstances relatifs aux attaques terroristes du 11 septembre 2001 » (gouvernement américain).  Le résultat obtenu : un "rapport final" comportant une multitude d'incohérences, omissions et inexactitudes, dont vous trouverez de nombreux exemples dans cette rubrique « Points-clés du 11 Septembre ».
 
 
Par Christo pour Reopen911


jeudi 22 septembre 2011


Du jeudi 9 juin au dimanche 12 juin dernier, la conférence annuelle Bilderberg de 2011 se déroulait à St-Moritz en Suisse. Cette édition peut être qualifiée d’historique. Des politiciens suisses et italiens sont venus protester contre cette conférence et ont donné leur appui aux centaines de manifestants anti-Bilderberg qui étaient sur place. Aussi, les médias traditionnels ont accordé davantage d’attention à cette réunion plus tellement secrète, les médias suisses en particlulier.
Cette édition du Bilderberg ne s’est pas déroulée comme celles des années auparavant.
Dans un premier temps, Mario Borghezio (membre élu du parlement européen) s’est vu refuser l’entrée à la conférence samedi puis il s’est fait expulser des lieux. Mr. Borghezio s’est exprimé ainsi à l’agence de presse italienne Ansa : « la sécurité de la réunion nous a traités avec brutalité. J’ai le nez en sang. J’ai l’intention de porter plainte auprès des autorités suisses. »
Le parlementaire italien s’était présenté à l’entrée principale de l’hotel Suvretta avec sa carte de membre du parlement européen et avait demander à avoir accès à la conférence. Il s’est ensuite fait chasser.
Suite à cet incident, le parlement italien à Rome a demandé des explications quant à cette expulsion de Mr. Borghezio.
Dominique Baettig
Dominique Baettig
Dans un deuxième temps, Dominique BaettigLukas Reimann et d’autres membres élus du parlement suisse ont protesté ouvertement sur place contre la tenue de la conférence Bilderberg en Suisse. Ces derniers sont aussi venu en aide aux manifestants ainsi qu’à la presse indépendante qui couvre l’évènement à St-Moritz à l’aide d’une lettre adressée à la sécurité privée du Bilderberg 2011. Dominique Baettig a aussi demandé l’arrestation immédiate de Henry Kissinger pour crime contre l’humanité.
Voici une vidéo du discours de Baettig lors de la journée de vendredi. Le début de son discours est en français.
Les manifestants anti-Bilderberg sur place ont fait sentir leur présence tout le long du weekend. Samedi, certains Bilderbergers qui avaient fait une marche en plein air se sont fait huer et insulter par les manifestants à leur retour à l’Hotel Suvretta, le lieu de la conférence. Parmi ceux qui ont passé un mauvais quart d’heure, se trouvaient Eric Schmidt (ancien pdg Google) et Franco Bernabè (Rothschild Europe).
La conférence Bilderberg 2011 est probablement celle qui a attiré le plus d’attention médiatique depuis le début de son existence. Ci-bas, une liste de liens vers des articles, reportages ou vidéos au sujet du Bilderberg 2011.
Vous pouvez consulter la liste des participants officiels à la conférence de 2011 publié par plusieurs médias européens comme ceux-ci :
Le communiqué officiel de Bilderberg 2011 disponible sur RTBF.be
La Tribune de Genève a aussi publié la liste.
Vidéos
Articles
L’édition 2011 de la conférence Bilderberg doit être marquée d’une pierre blanche. Jamais il n’y a eu autant de manifestants (entre 150 et 300) présents et jamais encore des politiciens élus avaient manifesté ouvertement sur place leur désaccord avec la tenue de cette réunion du gratin de l’élite mondialiste. La Suisse (ses politiciens et les manifestants) a donné une leçon d’intégrité et de conscience au reste du monde et surtout, aux membres du groupe Bilderberg.

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22 septembre 2011

Je m’adresse à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies, à cette grande tribune où sont représentés tous les peuples de la Terre, pour réaffirmer aujourd’hui et en ce lieu l’appui total du Venezuela à la reconnaissance de l’État de Palestine, au droit de la Palestine de se convertir en un État libre, souverain et indépendant. Il s’agit là d’un acte de justice historique envers un peuple qui porte en soi depuis toujours toute la douleur et toute la souffrance du monde.


 Miraflores, le 17 septembre 2011


Le grand philosophe français Gilles Deleuze a dit, empruntant l’accent de la vérité, dans son ouvrage mémorable La grandeur de Yasser Arafat : La cause palestinienne est avant tout l’ensemble des injustices que ce peuple a subies et continue de subir. Elle est aussi – oserai-je ajouter – une volonté de résistance permanente et irréductible qui est d’ores et déjà inscrite dans la mémoire héroïque de la condition humaine. Une volonté de résistance qui sourd de l’amour pour la terre. Mahmoud Darwish, cette voix infinie de la Palestine possible, nous parle depuis le sentiment et la conscience de cet amour :

Qu’avons-nous besoin du souvenir
Le Carmel est en nous
Et sur nos paupières pousse l’herbe de Galilée
Ne dis pas : Que ne courrions-nous pas comme un fleuve pour le rejoindre
Nous sommes dans la chair de notre pays
Il est en nous.

Contre ceux qui soutiennent à tort que ce que le peuple palestinien a souffert n’est pas un génocide, Deleuze soutient avec une lucidité implacable : « D’un bout à l’autre, il s’agira de faire comme si le peuple palestinien, non seulement ne devait plus être, mais n’avait jamais été. C’est là – comment dire ? – le degré zéro du génocide : décréter qu’un peuple n’existe pas ; lui nier le droit à l’existence. »

À ce sujet, saluons la raison le grand écrivain espagnol Juan Goytisolo lorsqu’il affirme catégoriquement : « La promesse biblique de la terre de Judée et de Samarie aux tribus d’Israël n’est pas un contrat de propriété entériné par-devant notaire qui autorise à expulser de leur terre ceux qui y sont nés et qui y vivent. Aussi la solution du conflit du Moyen-Orient passe-t-elle forcément par la justice à rendre au peuple palestinien : telle est la seule voie si l’on veut conquérir la paix. »

Nous souffrons et nous indignons en constatant que ceux qui ont subi l’un des pires génocides de l'Histoire se sont convertis en bourreaux du peuple palestinien ; nous souffrons et nous indignons en constatant que le legs de l’Holocauste est la Nakba. Il est simplement indignant de constater que le sionisme continue de recourir au chantage de l’antisémitisme contre ceux qui s’opposent à ses sévices et à ses crimes. Israël a instrumentalisé et instrumentalise d’une façon éhontée et vile la mémoire des victimes. Et il le fait pour pouvoir agir en toute impunité contre la Palestine. Il va sans dire, au passage, que l’antisémitisme est une plaie occidentale, européenne, dont les Arabes ne sont pas partie prenante. De plus, n’oublions pas que c’est le peuple sémite palestinien qui souffre de l’épuration ethnique pratiquée par l’État colonialiste israélien.

Qu’on me comprenne bien : une chose est de refuser l’antisémitisme, autre chose, et une autre, très différente, est d’accepter passivement que la barbarie sioniste impose au peuple palestinien un régime d’apartheid. D’un point de vue éthique, quiconque refuse la première doit condamner la seconde.

Qu’ils me soit permis une digression nécessaire : il est franchement abusif de confondre sionisme et judaïsme ; nombre d’intellectuels juifs, tels Albert Einstein et Erich Fromm, se sont chargés de nous le rappeler au fil du temps. Et, aujourd’hui, de plus en plus de citoyens conscients au sein même d’Israël, s’opposent ouvertement au sionisme et à ses pratiques terroristes et criminelles.

Il faut le dire clairement : le sionisme, comme vision du monde, est foncièrement raciste. Ces affirmations de Golda Meir, d’un cynisme atterrant, en sont une preuve criante : « Comment pourrions-nous rendre les territoires occupés ? Il n’y a personne à qui les rendre ! Ce qu’on l’on appelle les Palestiniens n’existe pas. Ce n’était pas comme s’il y avait eu un peuple en Palestine, qui se considérait comme le peuple palestinien, et que nous étions venus, les avions jetés dehors et leur avions enlevé leur pays. Ils n’existaient pas. »

Rappelons-nous : c’est dès la fin du XIXe siècle que le sionisme a parlé du retour du peuple juif en Palestine et de la création d’un État national qui lui soit propre. Cette prise de position s’imbriquait parfaitement dans le colonialisme français et britannique, comme il ferait ensuite dans l’impérialisme yankee. L’Occident a, depuis toujours, appuyé et encouragé l’occupation sioniste de la Palestine par la voie militaire.

Lisez et relisez donc ce document qui est connu historiquement comme la Déclaration de Balfour de 1917 : le gouvernement britannique s’arrogeait la faculté de promettre aux juifs un foyer national en Palestine, en dénigrant délibérément la présence et la volonté de de ses habitants. Et rappelons que chrétiens et musulmans ont vécu en paix, des siècles durant, en Terre sainte jusqu’à ce que le sionisme ait entrepris de la revendiquer comme sa propriété entière et exclusive.

Rappelons encore que, dès la deuxième décennie du XXe siècle, le sionisme, profitant de l’occupation coloniale de la Palestine par la Grande-Bretagne, a commencé à développer son projet expansionniste. Et qu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le peuple palestinien verrait sa tragédie empirer par son expulsion à la fois de son territoire et de l’Histoire. La résolution 181 des Nations Unies – ignominieuse et illégale – recommanda en 1947 la partition de la Palestine en un État juif, en un État arabe et en une zone sous contrôle international (Jérusalem et Bethléem), concédant ainsi – quelle honte ! – 56% du territoire au sionisme pour qu’il y constitue son État. Cette Résolution violait de fait le droit international et bafouait d’une manière flagrante la volonté des grandes majorités arabes : le droit des peuples à l’autodétermination devenait lettre morte.

De 1948 à nos jours, l’État sioniste a poursuivi sa stratégie criminelle contre le peuple palestinien. Pour ce faire, il a toujours pu compter sur un allié inconditionnel : les États-Unis d’Amérique. Et cette inconditionnalité se traduit par un fait bien concret : c’est Israël qui oriente et fixe la politique internationale étasunienne au Moyen-Orient. Edward Saïd, cette grande conscience palestinienne et universelle, soutenait avec force raison que tout accord de paix qui se construirait sur l’alliance avec les USA, loin d’amenuiser le pouvoir du sionisme, le confortera.

Toutefois, contrairement à ce qu’Israël et les États-Unis prétendent faire croire au monde à travers les multinationales de la communication et de l’information, ce qui est arrivé et ce qu’il continue d’arriver en Palestine n’est pas – disons-le avec Saïd – un conflit religieux : c’est un conflit politique marqué du sceau du colonialisme et de l’impérialisme ; ce n’est pas un conflit millénaire : c’est un conflit contemporain ; ce n’est pas un conflit qui est né au Moyen-Orient : c’est un conflit qui est né en Europe.

Quel était et quel est encore le nœud du conflit ? Le fait qu’on privilégie dans les discussions et les analyses la sécurité d’Israël, jamais celle de la Palestine. L’histoire récente le corrobore : il suffit de rappeler la nouvelle équipée génocidaire déclenchée à Gaza par Israël à travers l’opération Plomb durci.

La sécurité de la Palestine ne peut se réduire à la simple reconnaissance d’un auto-gouvernement et d’un auto-contrôle policier limités dans ses « enclaves » de la Rive Ouest du Jourdain et de la bande de Gaza, tout en ignorant non seulement la création de l’État palestinien dans les frontières antérieures à 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, les droits de ses nationaux et le droit de son peuple à l’autodétermination, mais encore le droit à la compensation et le droit au retour de la moitié de la population palestinienne dispersée dans le monde entier, aux termes de la Résolution 194.

Il n’est pas croyable qu’un pays, Israël, qui doit son existence à une résolution de l’Assemblée générale puisse mépriser à ce point les résolutions émanant des Nations Unies ! Voilà ce que dénonçait le père Miguel D’Escoto quand il réclamait la fin du massacre de la population de Gaza fin 2008 et début 2009.

Monsieur le Secrétaire général ;
Honorables représentants des peuples du monde,

On ne saurait ignorer la crise des Nations Unies. Nous avons soutenu en 2005, devant cette même Assemblée générale, que le modèle des Nations Unies était épuisé. Le fait que le débat sur la question de la Palestine ait été ajourné et qu’on soit en train de le saboter ouvertement en est une nouvelle confirmation.

Washington ne cesse de répéter depuis plusieurs jours qu’il opposera son veto, au Conseil de sécurité, à ce qui sera une résolution majoritaire de l’Assemblée générale : à la reconnaissance de la Palestine comme membre de plein droit de l’ONU. Nous avons d’ores et déjà déploré, aux côtés des nations sœurs qui constituent l’Alliance bolivarienne des peuples de Notre Amérique (ALBA), dans la Déclaration de reconnaissance de l’État de Palestine, qu’une aspiration si juste soit bloquée par ce biais. L’Empire, nous le savons tous, prétend dans ce cas comme dans d’autres imposer un deux-poids-deux-mesures dans l’arène internationale : c’est là la double morale yankee qui, tout en violant le droit international en Libye, permet à Israël de faire ce qui lui chante, devenant ainsi le principal complice du génocide que la barbarie sioniste commet contre les Palestiniens. Je rappelle une phrase de Saïd qui met bien le doigt sur la plaie : « compte tenu des intérêts d’Israël aux États-Unis, la politique de ce pays au Moyen-Orient est donc israélocentriste. »

Je voudrais conclure en faisant entendre la voix de Mahmoud Darwish dans son mémorable poème « Sur cette terre » :

Il y a sur cette terre ce qui mérite de vivre
Il y a sur cette terre,
Le commencement des commencements,
La fin des fins.
On l’appelait Palestine et on l’appelle désormais Palestine.
Madame, je mérite, parce que vous êtes ma dame,
Je mérite de vivre.

Elle continuera de s’appeler la Palestine. Vive la Palestine libre, souveraine et indépendante !


Hugo Chávez Frías
Président de la République bolivarienne du Venezuela

Hugo Chavez - ONU - Palestine